La chanteuse se livre sans tabou sur ses réussites, ses amours mais aussi ses déboires.
“Réduite au silence” durant treize ans par sa famille qui l’avait mise sous tutelle, Britney Spears reprend, à 41 ans, la parole à tous ceux qui la lui avaient confisquée, dans des mémoires sans concessions aux accents féministes.
“La Femme en moi”, aux éditions JC Lattès, est sorti ce mardi 24 octobre dans les librairies. Ce texte répond à un objectif pour la chanteuse, libérée de cette tutelle qui a réglé le moindre aspect de sa vie pendant treize ans : se réapproprier sa propre histoire.
Cash sans jamais être cru, le livre n’occulte rien, de l’ascension de l’interprète de “Toxic” jusqu’à sa descente aux enfers en 2007 et cette longue tutelle, qui la privait de toute liberté. Le récit, au style très oral, sans prétention littéraire, laisse le lecteur sidéré. Sans tabou, la pop star se dévoile entièrement.
LA VIOLENCE FAMILIALE
“À la maison, j’avais peur”, écrit la chanteuse dès les premières pages de son livre. La raison ? Son père, Jamie Spears, qui a régenté tous les aspects de sa vie personnelle et professionnelle pendant treize ans. Décrit comme alcoolique et violent, il n’a eu de cesse, au fil des années, de la “rabaisser” selon les déclarations de Britney Spears. C’est dans ce contexte qu’elle raconte commencer à boire à l’âge de 13 ans, avec sa mère.
LE SYNDROME “BENJAMIN BUTTON”
Rester éternellement la jeune fille de 17 ans qui s’est imposée dans le coeur de millions de personnes au moment de son tube “Baby One More Time” : voilà envers quoi la chanteuse a lutté pendant des années. Dans le même temps, elle reconnaît avoir souffert du syndrome “Benjamin Button”. Référence au film éponyme avec Brad Pitt, qui met en scène un homme qui naît vieux et qui rajeunit au fil des années. C’est précisément ce que la star dit avoir vécu à plusieurs moments de sa vie.
D’abord lors de sa rupture avec Justin Timberlake, où elle se cloître chez elle, ne quittant plus son lit, telle une enfant, pendant des jours. Puis à la naissance de ses enfants, où elle raconte avoir le sentiment de “redevenir un bébé”. Plus globalement, le fait d’avoir été sous tutelle l’a considérablement infantilisée, au point de ne pas savoir être une “femme adulte”.
LES SECRETS DE SA RELATION AVEC JUSTIN TIMBERLAKE
Il a été son grand amour. Pourtant, la pop star n’a jamais livré au public les détails de leur séparation. C’est désormais chose faite dans le livre où elle explique avoir été “dévastée” lorsque Justin Timberlake a rompu “par texto” avec elle.
Lorsqu’il met en scène leur rupture dans son clip “Cry Me a River”, allant jusqu’à choisir une actrice ressemblant à Britney Spears, elle se tait, encaisse en silence alors qu’elle est jetée en pâture aux médias. La cause ? Elle aurait trompé son partenaire. Si elle admet avoir trompé le chanteur une seule fois, cela était, selon elle, monnaie courante chez lui.
Ce que Britney Spears révèle également, c’est qu’elle était tombée enceinte du chanteur et avait avorté, à contrecœur.
L’IMAGE QUI CHOQUE LE MONDE ENTIER
La “descente aux enfers” a lieu en 2007. La chanteuse, mère de deux enfants très jeunes, avec le danseur Kevin Federline, est soumise à une pression constante des paparazzis. Et le couple bat de l’aile.
Elle se rase la tête dans un salon de coiffure de Los Angeles, devant les caméras. “C’était une façon de dire ‘Fuck you'”, lance-t-elle.
Épuisée, “en mille morceaux”, elle accepte d’être internée. Que faire d’autre ? se demande-t-elle dans le livre. Elle l’accepte pour pouvoir retrouver ses fils un jour.
Puis elle enchaîne les concerts. “J’étais venue au monde pour alimenter leur compte en banque”, dit-elle à propos de sa famille. En 2019, elle est à nouveau internée de force. Mais, cette fois, aidée de ses fans, elle se révolte. Et en 2021, les juges cassent la tutelle. Sa vraie vie commence. Son envie ? “Remettre de l’ordre dans ma vie spirituelle et prêter attention aux petites choses”, écrit-elle. Sa carrière musicale attendra.
(avec AFP)